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Ants Anupõld (Cybernetica) : « Ce que la plateforme d’interopérabilité de l’administration va changer dans la vie des Ivoiriens »

by admin on | 2025-10-02 10:58:22

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Ants Anupõld (Cybernetica) : « Ce que la plateforme d’interopérabilité de l’administration va changer dans la vie des Ivoiriens »

Le directeur de Cybernetica, Ants Anupõld, explique comment la plateforme UXP va transformer les services publics et simplifier la vie des citoyens en Côte d’Ivoire.

Le 25 septembre 2025, à Abidjan le projet de plateforme d’interopérabilité de l’administration publique a été présenté. Ants Anupõld, directeur du service d’échange des données à Cybernetica, une entreprise estonienne spécialisée dans les solutions numériques, a accordé une interview exclusive à Digital Mag.  Il nous explique comment cette technologie va transformer l’administration ivoirienne et changer en pratique le quotidien des citoyens.

A quoi va servir concrètement la plateforme UXP ?

La plateforme UXP est en fait une plateforme d’interopérabilité. C’est une plateforme qui est utilisée aujourd’hui dans 14 pays différents dans le monde pour échanger les données entre différentes organisations gouvernementales.

L’interopérabilité est souvent perçue comme un défi dans les États. Comment avez-vous réussi à relever ce défi ?

Cybernetica, c’est en fait une compagnie estonienne et nous, en Estonie, on est considéré comme l’une des architectes de l’Estonie électronique. Nous aussi, on avait le problème d’interopérabilité, et on a dû trouver une solution très tôt. C’est au début des années 2000 qu’on a commencé à travailler sur une solution et aujourd’hui, dans le monde, cette solution est connue comme la solution X-Road qui est le standard en Estonie. Mais, depuis dix ans, nous, en fait, on a pris la solution X-Road, on l’a relevée pour ajouter encore d’autres caractéristiques, et on la transmet aujourd’hui sous le nom d’UXP (Unified Exchange Platform).

Que va apporter la plateforme UXP à la population en termes d’avantages ?

En Côte d’Ivoire, la digitalisation individuelle des services des ministères est déjà assez haute. Il y a beaucoup de services digitaux qui existent déjà mais il manque en fait les connexions entre ces services, entre les ministères pour qu’il y ait un service moins complexe. Comme M. Soro de la SNDI l’a dit dans son exemple, si on veut aujourd’hui soumettre sa candidature pour un poste officiel il faut venir avec son extrait d’acte de naissance, son certificat de nationalité. Or, ce sont des documents que, de toute façon, le gouvernement a déjà. Donc, pourquoi est-ce que les services du gouvernement qui les ont déjà doivent les demander ?

En Estonie, on est allé si loin qu’il existe même une loi qui est mise en place et qui veut dire demander juste une fois. Donc, par exemple, si le gouvernement a déjà ton information il n’a même pas le droit de le demander à nouveau. Bien sûr, on n’est pas à ce niveau en Côte d’Ivoire mais ce sont juste quelques exemples d’évolution pour montrer où est-ce qu’on peut aller pour améliorer les services digitaux pour les citoyens et aussi pour les employés du gouvernement.

Quels sont les plus grands défis dans la mise en place de cette plateforme ?

Je pense qu’il existe toujours plusieurs difficultés et l’une d’entre elles, c’est qu’il faut avoir un bon soutien des différentes parties du gouvernement et je pense qu’avec le soutien de Monsieur le ministre, nous avons le soutien pour continuer avec ce projet. De toute façon, il faut avoir une collaboration entre les différentes parties et pour l’instant on a 12 organisations, 12 administrations qui sont sélectionnées pour y participer. On va développer 5 services digitaux sur la plateforme UXP pour commencer, avec une formation pour les collègues locaux pour qu’après, ils puissent continuer le développement eux-mêmes avec juste notre support.

Quels sont les 5 services en question ?

Ces 5 services ne sont pas encore définis parce que nous avons commencé avec une mission de faire un peu l’état des lieux. On va avoir des interviews et aussi un questionnaire qui va maintenant être rempli par toutes ces 12 organisations et puis après ensemble, avec la SNDI et notre partenaire, on va sélectionner les services à exécuter. Pour moi, on devrait sélectionner des services qui ont un impact direct sur la population. Donc, je veux bien trouver des services où un citoyen pourrait voir que quelque chose a changé, quelque chose s’est amélioré.

Bien sûr, c’est ensemble avec nos partenaires que nous devons trouver quel sera le premier service à faire. Mais, il y aura une formation sur ces nouveaux projets pour qu’après, le développement et la mise en place des prochaines organisations soient possibles sans notre intervention. On supporte aujourd’hui 14 pays avec notre plateforme, donc c’est une méthodologie qui est éprouvée et qui marche. Alors, on est très heureux d’avoir aussi la possibilité de la mettre en place en Côte d’Ivoire.

Quelle est la garantie en termes de sécurité pour toutes ces données que vous allez manipuler ?

Nous, on ne manipule pas les données. On met juste en place les serveurs de sécurité et après c’est au collègue local de définir tous les règlements, dire comment et où on peut accéder à ces données. Les déploiements se font souvent dans les datacenters du gouvernement où nous, n’avons même pas un accès remote sur ces serveurs. Donc, nous, on donne juste la plateforme et après on donne aussi l’opportunité aux collègues pour la mettre en place et pour l’opérer.

Et quel son impact sur l’économie ivoirienne ?

Moi, ce que je peux montrer, c’est ce qu’on a fait historiquement. En définitive, c’est une décision locale : comment une plateforme comme celle-ci va être utilisée ! Nous, on amène les best practices et on amène des exemples, comment les mêmes problèmes ont été résolus quelque part d’autre. Maintenant, il y a souvent la question : combien de temps est-ce que ça va prendre ? Il faut voir. L’Estonie a pris cette route depuis 30 ans et il y a un certain nombre de solutions que nous pouvons exporter, mais à la fin, c’est une décision locale pour l’utilisation. Moi, je suis très heureux d’avoir la possibilité maintenant d’être ici pour supporter le gouvernement de la Côte d’Ivoire et j’espère bien qu’après les 12 organisations et les 5 services, 20, 30, 40, 50 organisations vont suivre.

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